Arrêtez de cotiser, vous ne verrez jamais votre retraite !

La rédaction

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Publié le 24 janvier 20259 min de lecture
Arrêtez de cotiser, vous ne verrez jamais votre retraite !

Le système des retraites en France est en crise depuis des années, mais personne ne semble vouloir affronter la réalité. Tout est fait pour masquer l’évidence : nous avons un système insoutenable, fondé sur un modèle par répartition de plus en plus archaïque, qui repose sur une illusion d’équilibre entre les générations. La réalité est que la population française vieillit à une vitesse alarmante, que la natalité est en chute libre, et que les déficits des retraites se creusent chaque année un peu plus.


Et pourtant, malgré les avertissements multiples des économistes, des experts en finances publiques, et des analystes les plus lucides, nos responsables politiques continuent à jouer aux petits calculs pour éviter de prendre des décisions drastiques. Pendant ce temps, la France poursuit sa route, inéluctablement, vers une catastrophe économique et sociale.


Le système actuel : un modèle qui fait de l’eau de partout


Prenons un instant pour analyser ce fameux système par répartition. Ce modèle a été conçu à une époque où la population était jeune, où la croissance démographique était forte et où l’économie française connaissait un véritable essor. Aujourd’hui, il n’a plus aucune chance de fonctionner. L’idée est simple : les cotisations des actifs financent les pensions des retraités. Le problème, c’est que cette belle mécanique ne tient plus debout.


Les chiffres sont là pour le prouver : le nombre de retraités va dépasser les 17 millions d’ici 2030, tandis que la population active stagne. En 2022, le ratio utilisé pour représenter la pression démographique entre actifs et retraités était de 1,7 actif pour 1 retraité. Cependant, ce ratio inclut toutes les personnes dans la tranche d’âge de 15-64 ans, qu’elles travaillent effectivement ou non. En réalité, ce ratio ne reflète pas le nombre de personnes réellement cotisantes, c’est-à-dire celles qui contribuent effectivement au financement des retraites. Le nombre réel de cotisants effectifs est bien inférieur, car cette tranche d’âge englobe aussi des étudiants, des chômeurs, des travailleurs informels, et des personnes en reconversion qui ne cotisent pas.


Les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) estiment que ce ratio pourrait tomber à 1,2 actif pour 1 retraité d’ici 2040. Mais ce chiffre repose sur une interprétation erronée, car il est basé sur la population active dans la tranche d’âge des 15-64 ans, et non sur les personnes qui cotisent réellement. En réalité, le ratio des actifs cotisants est bien plus faible, car de nombreux actifs ne travaillent pas ou ne cotisent pas.


Le déséquilibre réel entre cotisants et retraités est donc encore plus marqué que ne le laisse entendre cette estimation. Cela montre bien la fragilité du système actuel, et à quel point il devient intenable à long terme.


Actuellement, le régime général des retraites en France est en déficit de 17,6 milliards d’euros en 2025, et cela ne fait qu’empirer. La dette des retraites a déjà dépassé les 300 milliards d’euros, une dette cachée qui pèse sur les finances publiques et qui est totalement ignorée par nos responsables politiques, qui préfèrent se concentrer sur des réformes superficielles et des ajustements temporaires.


Les réformes proposées : des pansements sur une plaie béante


Face à cette réalité, les réformes proposées, comme le recul de l’âge de départ à la retraite, sont totalement insuffisantes et, franchement, dérisoires. Le gouvernement propose de repousser l’âge de départ à 64 ans, voire 65 ans, en espérant que cela suffira à sauver un système en faillite. Mais repousser l’âge de départ à la retraite ne sert à rien : cela ne fait que repousser le problème à plus tard, car cette solution ne traite pas les causes profondes du déséquilibre du système. En réalité, cela reviendra inévitablement à devoir repousser encore une fois l’âge de départ dans quelques années.


Cela ressemble à une fuite en avant : augmenter l’âge de départ de quelques mois ne fera pas disparaître le problème de fond, à savoir la diminution de la population active et l’augmentation des retraités. Si l’on ajoute à cela la faiblesse des rendements de la Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse (CNAV), qui fait face à une pression constante sur ses finances, on comprend rapidement qu’il ne s’agit que d’un cache-misère.


Les réformes structurelles nécessaires sont beaucoup plus profondes. La France doit envisager de sortir de ce modèle par répartition pour se tourner vers un système par capitalisation, comme l’ont fait d’autres pays européens, tels que la Suède ou le Royaume-Uni. Mais là encore, aucune réforme véritable n’est envisagée, car cela remettrait en question l’un des piliers de la société française : la solidarité intergénérationnelle. En vérité, les responsables politiques, qu’ils soient de gauche ou de droite, ne veulent pas affronter la question de la capitalisation, car cela toucherait à leurs électorats, notamment les syndicats qui sont farouchement opposés à ce type de réforme.


Le système suisse : un modèle à suivre ?


Si la France veut sortir de cette impasse, elle devrait regarder du côté de la Suisse, où le système de retraite fonctionne différemment et plus efficacement. En Suisse, le système repose sur trois piliers :

1. Le premier pilier est la retraite de base par répartition, géré par l’État, mais les montants sont relativement faibles et ne suffisent pas à assurer un niveau de vie confortable.

2. Le deuxième pilier est un système de prévoyance professionnelle qui couvre environ 60% du revenu moyen d’un salarié. Il s’agit d’un système par capitalisation, où l’épargne est gérée par des institutions privées.

3. Le troisième pilier permet aux citoyens d’épargner de manière individuelle dans des fonds privés pour améliorer leur retraite.


Le système suisse présente l’avantage de combiner répartition et capitalisation, ce qui permet de réduire la pression sur le système public tout en assurant une meilleure sécurité financière pour les retraités. De plus, la retraite par capitalisation permet à la population de mieux anticiper et de mieux planifier ses revenus de retraite, tout en offrant un rendement supérieur à celui de la simple répartition. Ce modèle a fait ses preuves : la Suisse possède l’un des systèmes de retraite les plus solides au monde, et les réformes qui y ont été mises en place ont permis de garantir la stabilité financière à long terme.


Un système à bout de souffle : la fausse promesse de la retraite par répartition


Et pourquoi ce système est-il voué à l’échec ? Parce qu’il repose sur une illusion de financement. Le principe du système par répartition est de collecter des cotisations de ceux qui travaillent pour financer les pensions de ceux qui sont à la retraite. Mais cette logique devient totalement absurde dans un contexte où il y a de moins en moins de jeunes pour financer de plus en plus de retraités. En 2023, le nombre de travailleurs en France représente un peu plus de 16 millions contre près de 17 millions de retraités. Si l’on continue sur cette trajectoire, d’ici 2050, le nombre de retraités pourrait dépasser 20 millions, tandis que la population active n’augmentera probablement que de quelques millions. Cela crée un déséquilibre structurel irrémédiable.


Un monde de faux calculs et de fausses solutions


Le problème, c’est que personne n’ose remettre en question ce modèle. Nos ministres de l’Économie, qu’ils soient de gauche ou de droite, sont des exemples typiques de dirigeants qui n’ont aucune idée de ce qu’il faut faire pour redresser les finances publiques. Bien qu’ils soient censés être des experts en chiffres, ils ne comprennent pas l’ampleur de la situation, et s’en remettent à des solutions superficielles qui ne feront qu’aggraver la situation à long terme. C’est là tout le drame. Quand les responsables économiques sont aveugles aux véritables enjeux économiques, c’est tout le pays qui en pâtit.


Pendant ce temps, le pays continue de vivre au-dessus de ses moyens, avec une dette qui s’alourdit chaque année. L’idée de vendre des actifs publics, comme la Tour Eiffel ou des bâtiments historiques, ne fait que cacher temporairement le problème. Oui, vendre une partie de son patrimoine peut rapporter de l’argent, mais c’est comme vendre des bijoux de famille pour boucler un budget. Cela ne résout en rien les problèmes de fond.


Des solutions radicales : la fin du système par répartition ?


Le seul moyen de résoudre cette crise est de changer radicalement de modèle. La retraite par répartition est morte, et il est temps de le reconnaître. La France doit s’orienter vers un système par capitalisation, où chacun cotise pour sa propre retraite et où l’épargne est investie de manière productive sur les marchés financiers. Ce modèle permettrait de garantir des pensions plus élevées, tout en libérant les finances publiques des fardeaux insoutenables des déficits des retraites.


Le système actuel est une fausse promesse. Ceux qui croient que le problème peut être résolu par des ajustements mineurs, comme une hausse de l’âge de départ ou un allongement de la durée de cotisation, se trompent. Le modèle est obsolète, et il est temps de le remplacer par un système plus adapté aux réalités démographiques et économiques du XXIe siècle.


Conclusion : il est temps d’agir


La France doit absolument affronter la réalité : son système de retraite par répartition est en faillite. Repousser l’âge de départ à la retraite ou augmenter les cotisations ne suffira pas. Il est temps de se tourner vers des solutions de fonds, comme un système par capitalisation, pour garantir un avenir financier aux futures générations. Si nous continuons à ignorer la gravité de la situation, nous risquons de payer un prix beaucoup plus lourd dans les années à venir.


Si l’on veut vraiment assurer des retraites décentes pour les générations futures, il faut une réforme radicale et courageuse. Et cela, nos dirigeants n’ont toujours pas l’air de l’avoir compris.


Sources :

• Conseil d’Orientation des Retraites (COR) - Rapport annuel

• INSEE - Données démographiques 2022-2025

• OCDE - Statistiques comparatives sur les retraites


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