Quand vos likes se transforment en feuille d’impôt : bienvenue dans la dystopie fiscale

La France, ce merveilleux pays où l’on peut se permettre de râler sur les réseaux sociaux tout en sachant que, désormais, chaque post pourrait être disséqué par le fisc. Oui, vous avez bien entendu : Big Brother n’est plus seulement une fiction, c’est Bercy en mode stalker Instagram. Une nouvelle ère s’ouvre : celle où chaque selfie, chaque story, chaque like devient une pièce à conviction. Et dire qu’on pensait que le fisc se contentait de fouiller dans nos comptes bancaires… naïfs que nous sommes ! Maintenant, ils s’invitent dans nos feed.
Alors, comment ça marche ? Vous postez fièrement une photo de votre brunch à 50€, et voilà qu’un algorithme commence à s’agiter. “Tiens, un croissant au beurre ET un avocat toast ? Mais il a déclaré 28 000€ annuels… très louche.” Une petite enquête plus tard, vous êtes convoqué pour justifier votre goût pour les lattes art. Et ne parlons même pas de ces photos de vacances à Mykonos. Un coucher de soleil, un cocktail à 18€, et vous voilà dans le collimateur. Parce qu’évidemment, personne n’a jamais entendu parler de billets low-cost ou de crédits revolving.
La chasse aux sorcières 2.0
Ce qui est génial avec cette nouvelle méthode, c’est qu’elle repose sur une idée toute simple : si vous affichez quelque chose sur Internet, c’est forcément vrai. Évidemment, personne ne ment ou ne met en scène sa vie sur les réseaux sociaux, n’est-ce pas ? Tous ces influenceurs qui posent devant des voitures qu’ils ne possèdent pas ou qui font semblant de vivre dans des villas AirBnB ? Pfff, des amateurs. Parce que maintenant, ces photos ne sont plus seulement des outils pour impressionner vos ex, elles sont des preuves potentielles pour l’administration fiscale.
Mais attention, hein, “le fisc ne condamne pas sur la base d’une photo”. Ouf, on est rassurés ! Non, ils se contentent d’utiliser ces “indices” pour déclencher un contrôle fiscal. Une sorte de Tinder inversé où chaque like suspect vous rapproche d’une enquête. “Oh, il a liké une photo de yacht. Swipe à gauche pour un audit !”
Les vraies cibles : les idiots honnêtes
Le plus beau, c’est que cette méthode ne vise évidemment pas les vrais fraudeurs. Vous savez, ceux qui planquent leurs millions dans des sociétés-écrans aux îles Caïmans ou qui déplacent leurs bénéfices dans des paradis fiscaux ? Non, ces gens-là ne postent pas leurs bilans comptables sur TikTok. Non, cette petite expérimentation vise surtout Monsieur Tout-le-Monde. Celui qui poste une story de sa terrasse en bois fraîchement rénovée avec la légende “On profite de la vie”… mais qui oublie de préciser que la terrasse a été construite par son beau-frère un peu bricoleur.
Les vrais fraudeurs ? Ils sont bien trop malins pour Instagram. Eux, ils préfèrent opérer dans l’ombre, loin des filtres Valencia et des hashtags #LifeGoals. Par contre, toi, pauvre idiot qui a posté une photo de ta Renault Mégane devant un hôtel quatre étoiles, prépare-toi à devoir expliquer pourquoi tu n’as déclaré que 19 000€ cette année.
Le fisc, influenceur de l’année
Et le plus ironique dans tout ça ? Ce sont les réseaux eux-mêmes qui encouragent ce genre de comportement. “Postez votre vie parfaite”, “faites rêver vos abonnés”. Et pendant ce temps, le fisc like vos posts en douce et prend des notes. Il ne manque plus qu’un compte officiel BercyStalker qui commente sous vos photos : “Belle montre ! Et si on en parlait à votre prochaine déclaration ?”
Alors voilà où nous en sommes : une société où le fisc est devenu une sorte d’influenceur à l’envers, là pour vous rappeler que derrière chaque post parfait se cache une déclaration d’impôts imparfaite. Mais rassurez-vous, tout cela est fait pour “améliorer la justice fiscale”. Oui, parce que rien ne dit “justice” comme traquer des selfies de plage pendant que des multinationales transfèrent des milliards sans lever un sourcil.
Conseil d’ami
Alors, amis contribuables, un petit conseil pour survivre à cette nouvelle ère de surveillance digitale : postez avec modération. Floutez les Rolex, remplacez les mojitos par des cafés instantanés, et surtout, arrêtez de poser devant des voitures de luxe. Préférez plutôt les parkings Lidl ou les abribus SNCF, histoire de brouiller les pistes. Après tout, dans la France d’aujourd’hui, votre plus grand luxe pourrait bien être… votre vie privée.
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