2024 : Une Élection Charnière pour l'Amérique et l'Ordre Mondial

La rédaction

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Publié le 10 octobre 2024
2024 : Une Élection Charnière pour l'Amérique et l'Ordre Mondial

L'élection présidentielle américaine de 2024, opposant Kamala Harris et Donald Trump, s'annonce comme l'un des scrutins les plus déterminants de l'histoire récente des États-Unis. Alors que Kamala Harris représente la continuité de l'administration Biden, Donald Trump espère un retour au pouvoir avec un programme résolument axé sur une politique économique nationaliste. Les choix de ces deux candidats auront des répercussions majeures, non seulement sur l'économie américaine mais aussi sur l'ordre géopolitique mondial.

L'Économie Américaine en 2024: Entre Reprise et Stagnation

Depuis la sortie de la crise du COVID-19, l'économie américaine a connu une reprise rapide, mais marquée par des pressions inflationnistes persistantes. Sous l'administration Biden, des programmes massifs d'infrastructures et d'investissements dans les énergies renouvelables ont été mis en place, alimentant la croissance mais contribuant également à l'augmentation de la dette publique et à une inflation qui reste au-dessus de la moyenne historique.protection des consommateurs.

Ces régulations devraient principalement concerner les grandes entreprises de la tech et les institutions financières, souvent accusées de bénéficier de trop peu de supervision.

- Extension des programmes sociaux: Dans la continuité de l'administration Biden, Harris souhaite maintenir et étendre les programmes sociaux comme Medicaid, les allocations familiales, et l'accès à la santé.

Ces mesures visent à lutter contre les inégalités croissantes, mais elles posent également des questions quant à leur impact sur la dette publique.

Le plan économique de Kamala Harris, tout en étant ambitieux, soulève des inquiétudes quant à sa viabilité à long terme, notamment en raison de la hausse prévue des dépenses publiques et de sonimpact potentiel sur la dette nationale, déjà à des niveaux records (32 500 milliards de dollars).

La Vision Économique de Donald Trump

Donald Trump propose une approche radicalement différente, basée sur une réduction massive des impôts et une dérégulation agressive, en particulier dans les secteurs de l'énergie et de la finance. Lors de son précédent mandat, Trump avait mis en place des baisses d'impôts significatives, qui ont contribué à une croissance économique soutenue avant que la pandémie de COVID-19 ne frappe.

Principales Propositions

Économiques de Donald Trump :

- Réduction de l'impôt sur les sociétés à 20% : Trump souhaiteabaisser davantage l'impôt sur les entreprises, arguant que cela rendra les États-Unis plus attractifs pour les investissements étrangers et encouragera la création d'emplois. Selon lui, cette mesure stimulerait la croissance à court terme, mais certains experts estiment qu'elle. pourrait aggraver les inégalités et augmenter la dette publique.

  • Suppression des régulations environnementales : Trump propose de revenir sur une grande partie des régulations mises en place par l'administration Biden concernant les énergies fossiles. Il souhaite stimuler la production nationale de pétrole et de gaz, notamment par l'exploitation accrue du gaz de schiste, et relancer des projets controversés comme le pipeline Keystone XL.

  • Protectionnisme commercial : Dans la continuité de ses politiques précédentes, Trump prône une politique commerciale axée sur le protectionnisme, notamment en imposant de nouveaux droits de douane sur les importations chinoises et européennes. Il justifie ces mesures par la nécessité de protéger l'industrie américaine, bien que cela puisse entraîner une hausse des prix pour les consommateurs et des tensions avec les partenaires commerciaux.

  • Réduction des dépenses publiques : Trump envisage de réduire les dépenses sociales et environnementales, notamment en coupant dans les programmes d'aide fédérale, ce qui pourrait affecter des millions d'Américains. Cette approche vise à réduire le déficit budgétaire, mais risque de creuser les inégalités et de fragiliser les filets de sécurité sociale.Trump mise sur une approche libérale classique, ou la croissance économique serait stimulée par des baisses d'impôts et une moindre intervention de l'État, tout en favorisant les industries nationales.

Comparaison des Approches Economiques :

Impôt sur les sociétés :

- Kamala Harris (28 % de hausse) : Une augmentation de l'impôt sur les sociétés pourrait être perçue comme un frein à l'investissement privé et à la création d'emplois. Cela risquerait de décourager les entreprises, notamment celles qui pourraient chercher à déplacer leurs capitaux vers des pays avec une fiscalité plus avantageuse. Cela pourrait également freiner la compétitivité économique des États-Unis à long terme.

- Donald Trump (20 % de baisse) :

Une réduction de l'impôt sur les sociétés stimulerait l'investissement et favoriserait la croissance. En baissant la charge fiscale des entreprises, cela pourrait encourager l'innovation, l'expansion des affaires et l'augmentation des embauches, avec un effet de croissance économique global.

Dépenses publiques :

- Kamala Harris (augmentation pour programmes sociaux et infrastructures vertes) : Une augmentation des dépenses publiques, surtout orientée vers des programmes sociaux et écologiques, peut potentiellement creuser les déficits publics. Le risque serait de voir la dette augmenter sans gains de productivité immédiats. De plus, il y a des inquiétudes que ces dépenses pourraient être malgérées ou inefficaces sur le long terme.

- Donald Trump (réduction des dépenses) : Réduire les dépenses publiques, notamment dans les programmes sociaux, permettrait de stabiliser les déficits et de diminuer la pression fiscale à venir. Cela pourrait renforcer la discipline budgétaire et éviter une croissance trop rapide de la dette publique.

Régulation :

- Kamala Harris (renforcement des régulations dans la tech et la finance) : Renforcer les régulations dans des secteurs comme la tech et la finance pourrait ralentir l'innovation et réduire la compétitivité des entreprises américaines. Une régulation trop lourde est souvent considérée comme un obstacle à la croissance économique, en augmentant les coûtsd'exploitation et en freinant la flexibilité des entreprises.

- Donald Trump (suppression des régulations environnementales) : La suppression des régulations, notamment environnementales, pourrait libérer des ressources pour les entreprises et encourager une plus grande productivité. Cela permettrait également de réduire les coûts opérationnels pour les industries, ce qui pourrait conduire à une croissance plus rapide.

Politique énergétique :

- Kamala Harris

investissements dans le renouvelable): Bien que les investissements dans les énergies renouvelables soient essentiels à long terme, ils peuvent à court terme peser sur les finances publiques. Il existe un risque que ces investissements ne génèrentpas les rendements économiques attendus, ou qu'ils soient trop coûteux à court terme pour soutenir une croissance immédiate.

- Donald Trump (soutien aux énergies fossiles) : Maintenir un soutien aux énergies fossiles pourrait garantir une compétitivité énergétique et une stabilité des prix à court terme.

Cette approche pourrait être favorable aux industries traditionnelles et à l'économie, en maintenant les coûts énergétiques bas pour les entreprises et les consommateurs.

Protectionnisme :

- Kamala Harris (maintien de la guerre commerciale avec la Chine)

: Le protectionnisme, s'il est maintenu, pourrait engendrer une instabilité économique mondiale en réduisant les échangescommerciaux. À long terme, cette approche peut aussi nuire aux consommateurs en augmentant les prix des biens importés et en limitant le choix.

Cependant, il est compréhensible de vouloir protéger certaines industries américaines.

- Donald Trump (renforcement avec nouvelles taxes sur importations) : Bien que ce type de protectionnisme puisse temporairement protéger certaines industries locales, il risque de provoquer une inflation et de détériorer les relations commerciales internationales.

Cela pourrait avoir un impact négatif sur l'économie à long terme, notamment sur les exportations américaines qui pourraient être soumises à des représailles.

Kamala Harris : La Défense du Multilatéralisme

Harris défend le maintien d'un engagement fort des États-Unis sur la scène internationale, avec une priorité donnée à la coopération avec les alliés traditionnels, notamment au sein de l'OTAN. Elle propose également de continuer le soutien militaire à l'Ukraine dans sa guerre contre la Russie, avec des engagements financiers importants (plus de 140 milliards de dollars déjà consacrés).

Sur le plan commercial, Harris est favorable à une stratégie de sécurisation des chaînes d'approvisionnement, en particulier dans les secteurs critiques comme les semi-conducteurs, où les États-Unis cherchent à réduire leur dépendance vis-à-vis de la Chine.Toutefois, cette approche multilatérale, bien que bénéfique pour la stabilité mondiale, pourrait alourdir la dette publique, avec un engagement financier continu dans les affaires internationales.

Donald Trump : Le Retour à l'Isolationnisme

Trump, de son côté, propose une réduction drastique de l'engagement américain à l'étranger. Il envisage de reduire la contribution des Etats-Unis à l'OTAN et de diminuer l'aide militaire à l'Ukraine, estimant que les alliés européens doivent prendre davantage de responsabilités dans leur propre sécurité. En matière commerciale, Trump veut intensifier les barrières douanières contre la Chine et l'Europe, avec des sanctions qui viseraient des secteurs technologiques et manufacturiers clés.Cette approche isolationniste pourrait alléger les engagements financiers des États-Unis à l'étranger, mais elle risque de fragiliser les alliances traditionnelles et d'accroître les tensions géopolitiques.

Les Marchés Financiers : À la Croisée des Chemins

Les marchés financiers sont nerveux face à cette élection, en raison des incertitudes économiques et géopolitiques. La politique de Harris, axée sur une régulation accrue et une augmentation des impôts, inquiète les investisseurs, bien qu'elle soit perçue comme plus stable à long terme. En revanche, Trump est mieux vu par les marchés en raison de sa promesse de baisses d'impôts et de dérégulation, bien que son imprévisibilité en matière de politique étrangère génère des incertitudes.

Conclusion: Un Moment Historique pour l'Amérique et le Monde

L'élection présidentielle de 2024 marque un tournant majeur pour les États-Unis et le monde. Kamala Harris incarne une vision progressiste qui repose sur la justice sociale, la transition énergétique, et un renouveau de la coopération internationale. En revanche, Donald Trump propose un retour à une politique économique nationaliste, favorisant des baisses d'impôts et un repli sur une politique étrangère isolationniste. Ce scrutin ne décidera pas seulement de la trajectoire économique et sociale des États-Unis, mais influencera également l'équilibre géopolitique et les relations internationales pour les années à venir. Le choix des électeurs américains aura des répercussions durables, tant sur la scène nationale que mondiale.

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