Quand l’État Tire ses Dernières Cartouches, C’est votre Épargne qui Est Visée !

La rédaction

La rédaction

Publié le 9 novembre 2024
Quand l’État Tire ses Dernières Cartouches, C’est votre Épargne qui Est Visée !


À chaque automne, la scène se répète : nos dirigeants s’installent autour de la table du budget pour équilibrer les comptes de l’État. Mais au lieu de se concentrer sur une vraie stratégie de redressement, c’est devenu une sorte de concours où chaque idée de taxe ou d’impôt est bienvenue, dans une frénésie presque désespérée. Cette “foire à la saucisse” des politiques fiscales devient une compétition pour savoir qui trouvera la taxe la plus innovante ou l’impôt le plus improbable. Bien sûr, comme beaucoup, cette tendance constante à augmenter les impôts nous consterne. Mais, au-delà de cette hausse fiscale, c’est une véritable crise structurelle qui est en cours, une crise qui pourrait bien finir par toucher directement votre épargne.


Le Cœur de la Crise : La Marge Brute d’Autofinancement (MBA)


Avant de plonger dans les détails, il est important de comprendre ce qui sous-tend la santé économique d’un pays moderne : la capacité des entreprises à générer de la valeur. Cette capacité se mesure notamment par un indicateur crucial, trop peu connu : la marge brute d’autofinancement (MBA). La MBA, c’est la part des revenus générés par une entreprise après avoir couvert ses coûts de production. C’est ce qui reste aux entreprises pour réinvestir dans leur développement, innover, embaucher, se projeter dans l’avenir.


En France, cette MBA est dangereusement basse, autour de 15 % du PIB. À titre de comparaison, aux États-Unis, ce ratio est de 25 % et en Allemagne, de 20 %. En d’autres termes, les entreprises françaises manquent cruellement de marge pour croître et se renforcer, alors que leurs homologues étrangères possèdent un matelas bien plus confortable pour encaisser les chocs économiques, innover et préparer l’avenir.


Si la MBA s’effondre, cela signifie que les entreprises françaises n’ont plus les moyens de croître ni d’embaucher. C’est un cercle vicieux : moins d’investissements, c’est moins d’innovation, moins de compétitivité, moins de croissance. Et pourtant, l’État continue de ponctionner cette base fragile en augmentant les impôts.


La Courbe de Laffer : Quand l’État Étouffe l’Économie


Ce qui est frappant, c’est que cette situation est en lien direct avec un concept bien connu des économistes : la courbe de Laffer. Cette théorie nous rappelle qu’au-delà d’un certain seuil, l’intervention de l’État devient contre-productive. Lorsqu’il consomme une trop grande part des ressources économiques, il finit par étouffer la croissance. Et en France, l’État consomme aujourd’hui plus de 60 % du PIB. Pour mieux comprendre, il faut voir cette proportion dans une perspective historique : dans les années 1970, l’État contrôlait environ 35 % de l’économie, et la France connaissait une croissance de 4 % par an. Aujourd’hui, avec 60 %, la croissance peine à atteindre 1 %. La corrélation est nette : un État omniprésent, c’est une économie privée étranglée.


Pourtant, malgré cette situation alarmante, nos dirigeants restent attachés à ce qu’on pourrait appeler la “courbe du rab” : l’idée que plus l’État dépense, plus il stimule l’économie. Cette croyance est en grande partie à l’origine des politiques publiques depuis les années 1960, des politiques qui ont mené à un endettement massif, une fiscalité galopante et une économie sous respirateur artificiel.


La Planche à Billets et la Dette : Une Solution de Court Terme, mais un Piège à Long Terme


Dans ce contexte, comment l’État parvient-il à maintenir ses dépenses malgré une base fiscale en érosion ? Grâce à la création monétaire, autrement dit la “planche à billets”. La Banque centrale européenne (BCE) injecte régulièrement des centaines de milliards d’euros dans l’économie, permettant à des pays comme la France de maintenir leur niveau de dépense.


Cependant, cette injection massive n’est pas sans conséquences : elle alimente la dette publique, qui atteint aujourd’hui plus de 3 000 milliards d’euros, soit environ 120 % du PIB. Pour illustrer le danger, prenons l’exemple de la Grèce : en 2009, avec un ratio de dette de 110 % du PIB, elle a plongé dans une crise financière et a dû adopter des mesures d’austérité brutales. Si la France ne change pas de cap, elle pourrait bien se retrouver dans une situation similaire, avec un endettement hors de contrôle et une économie affaiblie.


Les Mesures Fiscales de Dernier Recours : L’État Cherche des Revenus à Tout Prix


Pour compenser la baisse des recettes fiscales, l’État a décidé de multiplier les hausses d’impôts, souvent au détriment des épargnants et des classes moyennes. Parmi les mesures envisagées :


1. Hausse de la fiscalité sur les assurances-vie : L’assurance-vie est l’un des placements préférés des Français, représentant plus de 1 800 milliards d’euros d’épargne. L’État envisage d’augmenter la fiscalité sur ces contrats, malgré leur rôle crucial dans le financement de la dette française. En effet, une partie de ces fonds est investie dans des obligations d’État, ce qui permet à la France de financer sa dette à moindre coût. Augmenter la fiscalité sur ce produit pourrait dissuader les épargnants et, à terme, réduire la capacité de l’État à se financer.


2. Taxe sur les expatriés français : Parmi les mesures surprenantes, le gouvernement a envisagé une “flat tax mondiale” pour les Français résidant à l’étranger. Autrement dit, même en ayant quitté le territoire, les expatriés pourraient se voir imposer sur leurs revenus pour financer les services publics dont ils ne bénéficient plus. Cette mesure, si elle n’a pas été encore adoptée, montre bien la tentation de l’État d’aller chercher des fonds là où ils se trouvent, quitte à toucher ceux qui ne vivent même plus dans le pays.


3. Fiscalité des plus-values immobilières : Le gouvernement envisage également d’augmenter la taxation sur la revente des résidences principales. Jusqu’à présent, la plus-value réalisée lors de la vente de sa résidence principale était exonérée d’impôt. Cependant, la création d’un impôt sur cette plus-value pourrait décourager les propriétaires de vendre, limitant encore la mobilité résidentielle et aggravant la crise du logement.


4. Augmentation des impôts sur les grandes fortunes : Le gouvernement prévoit également d’alourdir la fiscalité des plus aisés, en visant les grands patrimoines et les successions. Cependant, il est déjà prouvé que les contribuables les plus fortunés disposent de nombreux outils pour réduire ou éviter cet impôt, notamment en déplaçant leurs actifs à l’étranger. Cette mesure pourrait donc avoir un effet limité, si ce n’est celui d’inciter encore davantage de contribuables à l’exil fiscal.


5. La Flat Tax sur les entreprises : Autre idée qui revient régulièrement sur la table : augmenter la “flat tax” sur les dividendes et les plus-values, un impôt forfaitaire qui touche tous les détenteurs d’actions et d’obligations. En augmentant ce taux, l’État cherche à ponctionner davantage les investisseurs, mais cela risque de réduire l’attractivité de la France pour les capitaux étrangers.


Le Dernier Recours : La Saisie de l’Épargne ?


Si ces mesures ne suffisent pas à renflouer les caisses de l’État, il reste un dernier levier : la saisie de l’épargne. En 2013, Chypre a été forcée de saisir une partie des dépôts bancaires pour éviter la faillite. Pour un État en crise de liquidités comme la France, avec ses 1 800 milliards d’euros d’épargne, l’idée de puiser dans les comptes bancaires des Français pourrait devenir une option. Un scénario alarmant, mais qu’il ne faut pas écarter.


Comment Protéger Votre Épargne ?


Dans un contexte aussi instable, il est crucial de prendre des mesures pour protéger son patrimoine. Voici quelques stratégies possibles :


• Diversification des actifs : Investir dans des valeurs refuges comme l’or, l’immobilier, ou des actifs à l’étranger peut offrir une sécurité face à une fiscalité qui pourrait devenir confiscatoire.


• Mobilité fiscale : Pour ceux dont les actifs sont conséquents, envisager une domiciliation dans un pays fiscalement plus clément peut être une solution pour échapper à une fiscalité excessive.


• Investissements à l’étranger : Ouvrir des comptes bancaires ou faire des placements hors de France peut protéger votre capital des fluctuations de la fiscalité nationale.


En Conclusion


Nous sommes face à un tournant critique. La politique actuelle, qui repose sur des prélèvements fiscaux constants et un endettement croissant, conduit inévitablement à un appauvrissement de la population et à un affaiblissement de l’économie française. L’État, dans sa frénésie de taxations et de réformes fiscales, risque de briser le lien de confiance avec les citoyens, entraînant une fuite des capitaux et une désertification économique.


Pour éviter que ce scénario catastrophe ne se réalise, il est indispensable de repenser en profondeur le rôle de l’État dans l’économie et de privilégier une politique de création de valeur plutôt que de ponction fiscale. Les entreprises, les travailleurs, les épargnants doivent retrouver leur autonomie économique pour que la France puisse se redresser.

À lire aussi.