La France : L’illusion de la prospérité et le précipice économique

La rédaction

La rédaction

Publié le 18 octobre 2024
La France : L’illusion de la prospérité et le précipice économique

Depuis des décennies, la France est engagée dans une voie suicidaire où la gestion des finances publiques et l’interventionnisme étatique forment une alliance toxique. Le pays est à la croisée des chemins : il continue de vivre bien au-dessus de ses moyens, accumulant une dette publique proche des 3 000 milliards d’euros, tout en maintenant une politique de redistribution étatique qui étouffe toute possibilité de croissance réelle. Il n’est plus question de se demander si une crise économique majeure frappera la France, mais quand. Cette échéance devient chaque jour plus certaine à mesure que la réalité économique se confronte à l’illusion d’un État-providence omnipotent.

L’inefficacité d’un État-providence devenu parasite

Le cœur du problème réside dans l’idée perverse selon laquelle l’État peut à la fois redistribuer la richesse et garantir la croissance économique. En France, les dépenses publiques représentent plus de 55 % du PIB, un niveau record parmi les économies développées. Cela signifie que plus de la moitié de la richesse créée est ponctionnée pour être redistribuée. Et que redistribue-t-on ?

Non pas la richesse, mais une dette croissante que les générations futures devront rembourser. Cet État hypertrophié ne permet plus à l’initiative privée de prospérer, limitant l’innovation et l’efficacité du marché.

Le modèle social français, autrefois vanté comme un pilier de solidarité, est aujourd’hui une entrave à la création de richesses. Les entreprises n’investissent pas, elles survivent dans un environnement asphyxié par la fiscalité et les régulations étatiques. Plus préoccupant encore, la France continue de subventionner des secteurs inefficaces et en déclin, refusant toute réforme structurelle. Ce n’est pas par hasard que la France reste l’un des pays les moins compétitifs de la zone euro. Les allocations sociales sont distribuées à tour de bras sans discernement, y compris à des acteurs qui refusent de s’adapter au nouveau contexte économique mondial. Le résultat ? Une croissance anémique, des déficits croissants et un chômage structurel qui reste obstinément élevé.

Les banques centrales : Le poison qui se présente comme remède

Dans ce contexte, les banques centrales, et en particulier la Banque Centrale Européenne (BCE), ont joué un rôle fondamental, mais dangereux. Depuis 2008, la BCE a injecté des milliers de milliards d’euros dans les marchés financiers sous prétexte de sauver le système bancaire. Mais en réalité, elle n’a fait que maintenir en vie des institutions qui auraient dû faire faillite. En intervenant de manière aussi massive, la BCE a supprimé tout mécanisme de régulation naturelle des marchés. Les mauvais investissements ne sont plus sanctionnés, les entreprises inefficaces ne disparaissent plus et les banques continuent à se gaver de dettes souveraines, aggravant ainsi la fragilité du système.

En France, les banques ont bénéficié directement de ce soutien massif. Loin de se restructurer ou de réduire leur exposition aux risques, elles continuent à s’engager massivement sur des marchés dérivés et à accumuler de la dette souveraine de pays européens fragiles. Ce comportement irresponsable, encouragé par des taux d’intérêt artificiellement bas, ne fait qu’ajouter du carburant à une future crise. Dès que les taux remonteront ou que la confiance dans la dette européenne s’effondrera, la France et ses banques seront en première ligne.

Le piège des taux d’intérêt bas

Pendant plus d’une décennie, la BCE a maintenu des taux d’intérêt proches de zéro, permettant à la France de s’endetter à moindres frais. Ce qui a été présenté comme une opportunité n’était en fait qu’un piège. En refusant de réformer ses finances publiques, la France a profité de ces taux bas pour accumuler une dette colossale, pensant naïvement que les taux resteraient bas éternellement. Mais la remontée des taux est inévitable, car l’inflation, dopée par les politiques monétaires ultra-expansionnistes, finira par s’emballer. Lorsque cela arrivera, le coût de refinancement de la dette publique explosera, plaçant la France au bord de la faillite.

La spirale de la dette est d’autant plus perverse que, dans une économie stagnante, le service de la dette devient lui-même un frein à la croissance. Chaque euro utilisé pour rembourser les créanciers est un euro en moins pour l’investissement productif. Ce cercle vicieux ne peut être rompu que par des réformes structurelles drastiques, mais la France refuse de s’y engager. À la place, elle continue d’accumuler des promesses de redistribution qu’elle ne pourra jamais tenir.

Une politique monétaire devenue toxique

La politique monétaire actuelle, que je qualifierais volontiers de toxique, a poussé la France dans une situation de dépendance dangereuse. En supprimant la volatilité et en dopant artificiellement la liquidité des marchés, la BCE a non seulement retardé l’inévitable, mais elle a aussi exacerbé la fragilité du système financier. Dans un marché sain, la volatilité permet de corriger les excès, de purger les mauvais investissements et d’assainir les bilans. Mais en supprimant cette volatilité naturelle, la BCE a permis à la bulle de grossir à des niveaux jamais vus.

La finance et l’effet Taleb : Antifragilité et risques cachés

Dans ce contexte de volatilité supprimée artificiellement, il est crucial de comprendre le concept d’antifragilité, mis en avant par Nassim Taleb. Les actifs financiers ne réagissent pas tous de la même manière aux crises. Certains, comme les grandes entreprises innovantes (Alphabet, Tesla) ou des actifs traditionnels comme l’or, prospèrent dans les périodes de chaos, car ils bénéficient de la rupture des normes établies. Ces actifs sont dits « antifragiles » car ils se renforcent dans le désordre.

En revanche, les actifs fragiles, tels que les obligations souveraines ou les grands indices boursiers, dépendent d’un environnement stable pour prospérer. Lorsque la volatilité augmente, ces actifs chutent drastiquement, tout comme la France, dont le système repose sur une dette stable et des taux bas. Une simple montée de la volatilité pourrait suffire à faire exploser ce château de cartes.

La France au bord du précipice

En conclusion, la situation de la France est celle d’une économie fragile, coincée entre une dette insoutenable, un État omniprésent et des banques centrales qui n’ont fait qu’accroître les risques. Le modèle social français, autrefois envié, est devenu une camisole qui empêche toute reprise économique durable. Si la France continue sur cette voie, elle se précipitera inévitablement dans une crise économique et sociale sans précédent. La seule solution réside dans une réforme radicale de son modèle économique, qui passe par la réduction drastique de la dépense publique, la libéralisation de l’économie et une redéfinition du rôle de l’État.

Nous sommes face à une question existentielle : la France est-elle prête à prendre le risque de réformer en profondeur son modèle avant que le marché ne lui impose une cure d’austérité brutale ? Faute de quoi, elle ne survivra pas au prochain choc. C’est une certitude.

À lire aussi.