L’État nounou et les fonds de culotte : le naufrage d’une civilisation

La rédaction

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Publié le 19 novembre 20244 min de lecture
L’État nounou et les fonds de culotte : le naufrage d’une civilisation

Alors que la France croule sous le poids de 3 300 milliards d’euros de dettes, que nos agriculteurs abandonnés battent le pavé et que nos villes se délitent dans une incivilité galopante, voilà que l’actualité politique se cristallise autour de l’urgence nationale… des protections périodiques. Oui, vous avez bien lu. En 2025, alors que le monde s’enfonce dans des crises économiques, géopolitiques et énergétiques, il semblerait que la priorité soit devenue de faire des tampons et serviettes un sujet d’État.


L’histoire du partenariat entre Carrefour et la marque Ramdam Social, relayée avec emphase par Le Parisien : « Chaque mois, près de trois millions de femmes en France ne peuvent pas se protéger lorsqu’elles ont leurs règles », aurait pu rester une initiative privée respectable. Mais non, c’est une fois de plus l’occasion pour les apôtres de l’État-providence de réclamer que la puissance publique prenne en charge chaque recoin de nos vies. Jusqu’où ira-t-on dans cette obsession de vouloir tout collectiviser, même les actes les plus intimes de l’existence humaine ?


Une obsession étatique hors de contrôle


Regardons les faits. Si trois millions de femmes en France rencontrent des difficultés à se procurer des protections périodiques, cela relève d’abord d’un problème de pouvoir d’achat. Ce pouvoir d’achat, rappelons-le, est largement amputé par des impôts confiscatoires, des charges sociales exorbitantes, et une inflation galopante que nos élites peinent à contenir. En d’autres termes, c’est l’État, avec ses politiques économiques désastreuses, qui crée les conditions de cette précarité. Et quelle est la réponse des mêmes bureaucrates ? En rajouter une couche en multipliant les dispositifs coûteux et inefficaces.


Est-ce que l’État doit fournir des brosses à dents, des rasoirs ou des shampoings sous prétexte qu’ils sont aussi « de première nécessité » ? Doit-il payer les couches de vos enfants ? Et pourquoi pas vos vêtements, vos courses, ou vos vacances pendant qu’on y est ? Cette logique n’a aucune limite, sinon celle de l’effondrement financier.


L’État-providence : un piège pour tous


L’ironie tragique de cette situation est que ce n’est jamais l’État qui paie. Ce sont les contribuables, c’est-à-dire vous, moi, et tous ceux qui peinent déjà à joindre les deux bouts. On assiste à un transfert de responsabilités du domaine privé au domaine public, et ce transfert n’est ni gratuit, ni sans conséquence. En prétendant résoudre la pauvreté menstruelle par une intervention étatique, on enfonce encore plus ceux qui paient des impôts dans la spirale de l’appauvrissement.


Et au passage, on infantilise la société tout entière. Pourquoi une chaîne de supermarchés comme Carrefour, ou des associations locales, ne pourraient-elles pas régler ce problème sans mobiliser l’appareil d’État ? Cette tendance à systématiquement attendre de l’État qu’il vienne à notre secours est non seulement une aberration économique, mais aussi une déresponsabilisation morale.


Priorités inversées, civilisation déchue


Ce débat grotesque illustre un problème plus profond : l’effondrement de nos priorités collectives. Pendant que la Chine investit dans l’intelligence artificielle, que les États-Unis restructurent leur économie pour affronter les défis du XXIe siècle, la France débat de savoir qui paiera pour des tampons. Où est la réflexion sur nos 3 300 milliards de dettes ? Sur la crise énergétique qui frappe nos industries ? Sur la désindustrialisation qui laisse des territoires entiers à l’abandon ?


La gauche, toujours prompte à s’enflammer pour des causes « sociétales », préfère s’attaquer à ces micro-sujets, évitant soigneusement de poser les vraies questions. C’est plus facile, il est vrai, de jouer les chevaliers blancs des luttes périodiques que d’expliquer pourquoi nos entreprises fuient, pourquoi nos agriculteurs sombrent ou pourquoi notre système éducatif produit des cohortes d’élèves incapables de lire correctement.


L’État doit retrouver son rôle


Un État digne de ce nom se concentre sur ses missions régaliennes : protéger, éduquer, soigner. Pas s’occuper de nos fonds de culotte. Chaque euro dépensé dans ces politiques paternalistes est un euro de moins pour défendre nos frontières, reconstruire notre école ou rénover nos infrastructures vitales. Chaque effort pour « collectiviser » des sujets privés contribue à diluer la mission de l’État, à l’affaiblir face à ses responsabilités essentielles.


Conclusion


La civilisation, disait-on autrefois, repose sur la capacité de l’homme à prendre soin de lui-même et des siens, à se projeter vers l’avenir, à bâtir des structures solides et pérennes. Nous voilà réduits à demander à l’État de prendre en charge nos besoins les plus intimes. C’est non seulement une aberration économique, mais aussi le symbole d’une société qui a perdu toute notion de grandeur et d’autonomie. Et si, pour une fois, nous reprenions en main nos vies, au lieu de les déléguer à un État démesurément obèse et incompétent ?

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