Pourquoi l’Europe est en train de s’effacer ? - Déclin de civilisation

La rédaction

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Publié le 9 février 20256 min de lecture
Pourquoi l’Europe est en train de s’effacer ? - Déclin de civilisation

Les civilisations ne s’effondrent jamais du jour au lendemain. Elles déclinent lentement, sur plusieurs décennies, parfois des siècles. L’histoire nous montre que ce déclin n’est pas une fatalité : il est souvent le résultat de mauvaises décisions accumulées par leurs dirigeants.


Quand un grand empire tombe, ce n’est pas à cause d’un ennemi extérieur qui le renverse du jour au lendemain. Il tombe parce qu’il a ignoré ses propres faiblesses trop longtemps.


L’Europe est-elle en train de suivre ce chemin ? Si l’on regarde les faits, trois grandes menaces pèsent sur elle aujourd’hui :

1. Un effondrement démographique inquiétant.

2. Une immigration massive qui ne s’intègre plus aussi bien qu’avant.

3. Une crise énergétique et industrielle provoquée par des décisions irréfléchies.


Ce sont des tendances lourdes, mesurables, dont les effets sont déjà visibles. Mais nos élites refusent d’en parler et continuent de gouverner comme si ces problèmes n’existaient pas.


Pourquoi ? Parce qu’elles appliquent encore et toujours les recettes du passé à des défis qui n’ont plus rien à voir avec ceux d’hier.

I. Pourquoi les dirigeants d’aujourd’hui sont-ils déconnectés de la réalité ?


Regardons comment l’Europe a été gérée depuis un siècle. Jusqu’au XXe siècle, le problème majeur était la rivalité entre la France et l’Allemagne. Trois guerres en 70 ans (1870, 1914, 1939) ont montré que ce conflit détruisait le continent.


Les dirigeants ont donc trouvé une solution qui, à l’époque, avait du sens :

1. Placer l’Europe sous la protection militaire des États-Unis pour éviter toute nouvelle guerre entre ses grandes puissances.

2. Créer une union politique et économique (Union Européenne) pour empêcher la France et l’Allemagne de se faire concurrence.


Ces décisions ont été très efficaces pour éviter une nouvelle guerre. Mais aujourd’hui, les menaces ont changé.

L’Allemagne n’est plus un danger militaire.

Les États-Unis s’intéressent de moins en moins à l’Europe.

Les nouveaux défis ne sont plus entre pays européens, mais concernent la démographie, l’immigration et l’énergie.


Or, nos dirigeants sont incapables de changer leur façon de penser. À chaque crise, ils appliquent la même solution : plus d’Europe, plus de bureaucratie, plus de soumission aux États-Unis.


Mais cela ne résout rien. Au contraire, cela aggrave les problèmes.

II. La démographie : un suicide lent et silencieux


Pourquoi la natalité est un indicateur vital pour une civilisation ?


Un pays ne peut survivre que si sa population se renouvelle. Pour qu’une génération remplace la précédente, il faut en moyenne 2,1 enfants par femme.


Or, aucun pays européen ne s’approche de ce seuil.


Voici quelques chiffres :

Italie : 1,24 enfant par femme.

Espagne : 1,16.

Allemagne : 1,36.

France (hors effets migratoires) : 1,4.


Cela signifie que d’ici 50 à 100 ans, ces pays perdront naturellement une grande partie de leur population.


Le Japon connaît ce problème : son taux de natalité (1,26) a entraîné une baisse de sa population de 800 000 habitants en 2023. À ce rythme, il passera de 125 millions à 80 millions d’ici 2100.


L’Europe est sur la même trajectoire.


Pourquoi les Européens ne font-ils plus d’enfants ?


Plusieurs facteurs expliquent cette situation :

1. L’économie ne favorise plus les familles : la vie coûte cher, le logement est inaccessible, les jeunes précaires repoussent les naissances.

2. Les mentalités ont changé : la culture valorise la réussite professionnelle et le confort personnel au détriment de la transmission familiale.

3. Les politiques publiques n’encouragent pas suffisamment la natalité.


Les seuls pays européens qui résistent à ce déclin sont ceux qui investissent massivement dans la politique familiale, comme la Hongrie. Mais dans le reste de l’Europe, ce sujet est totalement ignoré.

III. L’immigration : une solution qui pose plus de problèmes qu’elle n’en résout


Pourquoi nos dirigeants misent-ils tout sur l’immigration ?


Face à la chute de la population européenne, les gouvernements ont trouvé une réponse simple : importer de la main-d’œuvre étrangère pour compenser le manque de naissances.


Entre 2015 et 2022, plus de 10 millions de migrants sont arrivés en Europe, principalement d’Afrique et du Moyen-Orient.


Le problème : une intégration de plus en plus difficile


Autrefois, l’Europe a connu plusieurs vagues d’immigration réussies (Italiens, Polonais, Espagnols…). Mais aujourd’hui, les conditions ont changé :

1. Les flux migratoires sont plus importants et plus rapides : les sociétés n’ont pas le temps d’intégrer ces populations.

2. Les nouveaux arrivants viennent souvent de cultures très différentes : les chocs culturels sont plus marqués.

3. Le chômage est élevé parmi les migrants : en France, 23 % des immigrés extra-européens sont sans emploi (contre 7 % pour les natifs).


Résultat : plutôt qu’une intégration réussie, on assiste à une fragmentation des sociétés.


Mais ici encore, ce débat est interdit. Toute personne qui soulève ces questions est immédiatement accusée de “populisme”.

IV. L’énergie : le choix absurde de l’Europe


Pourquoi l’énergie est-elle essentielle ?


Sans énergie, pas d’industrie, pas de croissance économique, pas d’indépendance stratégique. Pourtant, l’Europe a méthodiquement détruit sa propre sécurité énergétique.


Exemple frappant : l’Allemagne.

1. Elle a fermé ses centrales nucléaires.

2. Elle a remplacé son électricité par du gaz russe.

3. Puis elle a rompu avec la Russie après la guerre en Ukraine.


Résultat ?

Explosion des prix de l’électricité (+400 % en deux ans).

Délocalisation massive des industries vers les États-Unis et la Chine.

Dépendance accrue aux importations d’énergie.


En France, la situation est tout aussi absurde :

Fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim sous Macron.

Obsession pour les éoliennes (qui ne produisent rien quand il n’y a pas de vent).

Interdiction des chaudières à gaz.


Plutôt que de sécuriser une énergie abondante et peu chère, l’Europe se tire une balle dans le pied.

V. Trois scénarios pour l’avenir


Si l’Europe ne change rien, trois options se profilent :

1. Un remplacement de l’élite politique : certains pays prennent cette direction.

2. Un changement radical du système : lorsque les institutions ne répondent plus aux attentes, elles sont renversées (1789, 1940, etc.).

3. Un effacement progressif : si rien n’est fait, l’Europe vieillira et s’effacera comme d’autres civilisations avant elle.


L’histoire est claire : les civilisations qui refusent d’affronter leurs problèmes disparaissent.

VI. Peut-on encore éviter le désastre ?


Il n’est pas trop tard, mais il faut agir vite :

Investir massivement dans la natalité.

Reprendre le contrôle sur l’immigration et l’intégration.

Réindustrialiser en garantissant une énergie bon marché.

Arrêter de tout centraliser à Bruxelles et rendre du pouvoir aux États.


Comme disait un célèbre penseur : “Les civilisations ne meurent pas, elles choisissent de disparaître.”

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