Les Énergies Renouvelables, l'Écologie et Les Politiques Énergétiques en Europe

La rédaction

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Publié le 5 octobre 2024
Les Énergies Renouvelables, l'Écologie et Les Politiques Énergétiques en Europe

L’Europe, en s’engageant dans une transition énergétique basée sur les énergies renouvelables (ENR), se dirige vers une crise sans précédent. Ce modèle, porté par des promesses écologiques simplistes, masque des réalités économiques et technologiques bien plus complexes et coûteuses. L’illusion des ENR ne peut pas cacher les failles structurelles qui menacent non seulement la stabilité énergétique mais aussi la compétitivité économique et industrielle de l’Europe.


Le problème ne réside pas seulement dans la manière dont l’Europe a orienté ses politiques énergétiques, mais aussi dans le fait que ces politiques ont été construites sur des bases technologiques immatures et des hypothèses erronées. Cette analyse va donc détailler davantage chaque aspect de la transition énergétique actuelle, en apportant plus de chiffres, d'analyses et de profondeur pour révéler la véritable ampleur du problème.

1. Les Coûts Cachés des Énergies Renouvelables : Une Faillite Déguisée

Les énergies renouvelables sont souvent présentées comme peu coûteuses, sous prétexte que le vent et le soleil sont gratuits. Mais l'enjeu n'est pas là. Les coûts associés à la production, l’installation, la maintenance et la compensation de l'intermittence des ENR sont exorbitants et cachés par les subventions massives. Pire encore, ces subventions ne révèlent pas les coûts réels supportés par les contribuables et les ménages, entraînant des hausses massives des factures d'électricité.

1.1. Coût des Infrastructures ENR

Les infrastructures pour les énergies renouvelables nécessitent des investissements colossaux. Contrairement aux infrastructures énergétiques classiques (charbon, gaz, nucléaire), les ENR doivent être installées en grands volumes pour compenser leur faible taux de charge. Ce besoin constant d’augmenter les capacités installées pèse lourdement sur les finances publiques et privées.

Prenons l'exemple de l'éolien offshore, qui est l'une des technologies phares de la transition énergétique :

- Coût de construction d'une éolienne offshore de 10 MW : Environ 2,5 à 4 millions d’euros par MW installé. Une ferme éolienne offshore de 500 MW peut donc coûter entre 1,25 et 2 milliards d’euros rien que pour l’installation.

- Coût d'entretien sur 25 ans : Environ 30 % du coût d’installation initial, soit 500 à 700 millions d’euros supplémentaires pour une ferme éolienne de 500 MW.

Ces chiffres soulignent un problème fondamental : même avec des investissements massifs, ces infrastructures ont un faible rendement énergétique. De plus, une part importante de ce coût est indirectement supportée par les consommateurs via des subventions publiques.


> Exemple chiffré : En Allemagne, la transition énergétique a nécessité 500 milliards d'euros d’investissements depuis l’an 2000. Cela n'a pas empêché une hausse spectaculaire des prix de l'électricité, atteignant 38 centimes par kWh en 2022, soit un des niveaux les plus élevés de l'Union européenne.

Ajouté que le taux de CO2 est en augmentation

1.2. Subventions Massives et Impact sur les Ménages

Les subventions jouent un rôle clé dans le développement des énergies renouvelables, mais elles cachent les véritables coûts supportés par la société. Ces subventions sont financées par les impôts et les taxes sur l’énergie, imposant un fardeau croissant sur les consommateurs finaux.

- Subventions aux ENR dans l’UE (2022) : 70 milliards d’euros, un montant financé par des taxes sur l'électricité et des prélèvements sur les factures des ménages. Ces subventions servent principalement à garantir des prix compétitifs pour les producteurs d'énergie renouvelable.

Les gouvernements européens financent massivement les producteurs d'énergie éolienne et solaire pour compenser le manque de compétitivité face aux autres sources d’énergie. Cependant, ces subventions ne sont pas éternelles, et les coûts sont répercutés sur les ménages à travers des taxes vertes.

> Exemple concret : En Espagne, en 2022, les subventions annuelles aux énergies renouvelables ont coûté environ 7 milliards d’euros. Pour financer ces subventions, le gouvernement a appliqué une taxe spéciale sur les factures d’électricité, augmentant les coûts pour les consommateurs de 40 % entre 2020 et 2022. Résultat : des centaines de milliers de ménages espagnols sont en situation de "précarité énergétique", incapables de payer leurs factures d’électricité.

1.3. Coût de la Double Infrastructure

Un autre problème majeur des ENR est la nécessité de maintenir des infrastructures fossiles ou nucléaires comme solution de secours lorsque les énergies renouvelables ne produisent pas suffisamment d'électricité. L’intermittence des ENR oblige donc les États à financer simultanément deux types d'infrastructures : celles pour les ENR et celles pour les énergies de backup.

> Exemple concret : En Allemagne, en 2022, les périodes de faible production éolienne ont obligé le pays à remettre en service ses centrales à charbon et à gaz pour stabiliser le réseau électrique. Le coût supplémentaire engendré par ce maintien des infrastructures de secours est estimé à plus de 10 milliards d’euros par an. C’est une véritable double charge pour les contribuables, qui financent à la fois des centrales fossiles et des infrastructures renouvelables.


2. L’Intermittence : Le Talon d’Achille des ENR

L'intermittence est une caractéristique structurelle des ENR. Les énergies solaires et éoliennes dépendent des conditions climatiques, ce qui rend leur production irrégulière et imprévisible. Cette intermittence impose des coûts supplémentaires pour compenser la variabilité de la production, notamment par l'achat d'énergie de backup (charbon, gaz, nucléaire) ou par l'importation d'électricité depuis d'autres pays.

2.1. Taux de Charge Faible et Fluctuations

Les taux de charge des ENR sont extrêmement faibles comparés aux centrales nucléaires ou fossiles, qui peuvent fonctionner en continu à pleine capacité.

- Taux de charge moyen de l’éolien en Europe (2022) : 24 %. Cela signifie qu’en moyenne, une éolienne produit à pleine capacité seulement 24 % du temps.

- Taux de charge du solaire : Entre 10 % et 20 %, selon les pays.

Ces faibles taux de charge imposent la nécessité d’installer des capacités beaucoup plus importantes que les besoins réels pour compenser les périodes d’inactivité. Cela explique pourquoi l'Europe continue de multiplier les projets d'infrastructures éoliennes et solaires, même si elles restent sous-utilisées la majorité du temps.

2.2. Fluctuations de Production et Dépendance aux Importations

Lorsque les ENR ne produisent pas suffisamment, l'Europe doit compter sur des importations d'électricité ou sur des sources fossiles, augmentant ainsi les coûts et les émissions de CO2.

> Exemple concret : En France, en 2021, une baisse soudaine de la production éolienne et solaire a conduit à une augmentation des importations d'électricité depuis l'Allemagne et l’Espagne, coûtant environ 1,2 milliard d’euros en quelques mois. En parallèle, la France a dû activer ses centrales à charbon pour compenser le manque d’énergie renouvelable, augmentant ainsi ses émissions de 15 % par rapport à l'année précédente.

3. Les Métaux Rares : Une Catastrophe Écologique Déguisée

La transition vers les énergies renouvelables s’accompagne d'une explosion de la demande en métaux rares comme le lithium, le cobalt, le néodyme et le dysprosium. Ces matériaux sont essentiels pour la production de batteries, d'éoliennes et de panneaux solaires. Mais leur extraction et leur transformation sont désastreuses pour l’environnement, tout en créant une nouvelle dépendance géopolitique.

3.1. Dépendance Géopolitique à la Chine

Aujourd'hui, la Chine contrôle une part écrasante de la production mondiale de métaux rares et des matériaux nécessaires à la transition énergétique.

- Part de la Chine dans la production mondiale de terres rares : 80 %.

- Part de la Chine dans la production mondiale de lithium : 70 %.

- Part de la Chine dans la production mondiale de cobalt : 50 %.

Cette domination confère à la Chine un pouvoir immense sur la transition énergétique mondiale. En cas de conflit géopolitique, l’Europe serait totalement vulnérable à une rupture d'approvisionnement en métaux critiques, mettant en péril toute son infrastructure verte.

3.2. Pollution et Impact Environnemental

L'extraction des métaux rares est un processus extrêmement polluant. Les terres rares sont souvent extraites dans des conditions environnementales désastreuses, en particulier en Chine et en Afrique, où les standards environnementaux sont faibles.

- Déchets produits par tonne de terres rares extraites : 1 200 tonnes de déchets toxiques pour chaque tonne de terres rares.

- Émissions de CO2 par tonne de néodyme : 75 kg de CO2.

L'impact environnemental est considérable, et cette pollution est souvent déplacée hors d’Europe. En transférant ses besoins en matériaux critiques vers des pays comme la Chine, l’Europe déplace en réalité la pollution vers d’autres régions du monde, tout en affichant des objectifs écologiques irréalistes.

3.3. Exploitation et Enjeux Éthiques

En plus des problèmes environnementaux, l'extraction des métaux rares pose des questions éthiques. En République démocratique du Congo, où se trouve plus de 50 % des réserves mondiales de cobalt, des milliers d’enfants travaillent dans des conditions inhumaines pour extraire ce métal. Ces conditions alimentent la chaîne d'approvisionnement des batteries utilisées dans les véhicules électriques et les infrastructures d'énergie renouvelable.

> Exemple : Les ONG estiment qu’environ 40 000 enfants travaillent dans des mines de cobalt en RDC, souvent dans des conditions dangereuses. Cette exploitation humaine, cachée derrière le masque de la transition verte, soulève de sérieuses questions éthiques.

4. Le Marché de l’Électricité en Europe : Un Désastre Économique

Le marché de l’électricité en Europe est actuellement gouverné par un mécanisme marginal, où le prix de l’électricité est déterminé par la source d'énergie la plus coûteuse nécessaire pour satisfaire la demande. Ce modèle favorise des prix artificiellement élevés, pénalisant les ménages et les entreprises.

4.1. Augmentation Vertigineuse des Prix de l’Électricité

Depuis la mise en place du système de marché actuel, les prix de l’électricité en Europe ont augmenté de manière incontrôlée, alimentés par la volatilité des prix du gaz et la dépendance aux ENR.

- Augmentation des prix de l’électricité dans l’UE (2021-2022) : +18 % en moyenne.

- Augmentation des prix en Allemagne (2000-2022) : +170 %, atteignant 38 centimes/kWh.

Cette augmentation des prix pèse lourdement sur les ménages européens, en particulier les plus modestes. De nombreux foyers se retrouvent en situation de précarité énergétique, incapables de payer leurs factures d’électricité.

4.2. Spéculation et Volatilité des Marchés

Le marché de l'électricité est également devenu une plateforme de spéculation, où les prix sont influencés par des fluctuations soudaines du marché mondial du gaz ou des interruptions de production des ENR. En période de pic de demande ou de faible production renouvelable, les prix s'envolent, favorisant les producteurs d'électricité au détriment des consommateurs.

> Exemple : En 2022, en pleine crise énergétique liée à l'invasion de l'Ukraine, les prix de l’électricité ont atteint des niveaux records dans plusieurs pays européens. En France, le prix de gros de l’électricité a bondi à 500 €/MWh, un record qui a mis en péril des milliers de petites entreprises et de foyers modestes.

5. Solutions Pragmatique : Réorienter la Politique Énergétique Européenne

Il est impératif de repenser la politique énergétique européenne de manière pragmatique. Les solutions ne se trouvent pas dans l'utopie verte, mais dans un retour au réalisme économique et industriel.


5.1. Réhabiliter le Nucléaire

L’énergie nucléaire est la seule solution viable pour fournir une électricité stable, prévisible, et décarbonée à grande échelle. Le nucléaire offre un rendement bien supérieur aux ENR et ne souffre pas des problèmes d’intermittence.

> Chiffres : Une centrale nucléaire moderne a un taux de charge de 90 %, bien supérieur aux ENR. De plus, les émissions de CO2 par kWh produit par le nucléaire sont proches de 0.

5.2. Diversification des Sources d’Énergie

Au lieu de se focaliser uniquement sur les ENR, l’Europe doit diversifier ses sources d’énergie en incluant des énergies fossiles de transition (gaz naturel), et en maintenant le charbon propre dans certaines situations. Cette diversification permettrait de garantir la stabilité énergétique tout en réduisant progressivement les émissions de CO2.

5.3. Investissements dans la Recherche et Développement

Investir dans des technologies de stockage d'énergie et dans des alternatives aux métaux rares est essentiel pour rendre la transition énergétique plus durable et moins dépendante de la Chine. Les technologies de batteries à flux ou d'hydrogène pourraient offrir des solutions à long terme pour stocker l’énergie renouvelable de manière fiable et économique.

5.4. Réformer le Marché de l’Électricité

Le système marginal actuel doit être réformé pour permettre aux prix de refléter les coûts réels des différentes sources d’énergie. Le nucléaire et les énergies fossiles doivent être traités de manière équitable pour assurer la stabilité des prix et réduire la volatilité du marché.

Conclusion

L’Europe a suivi un chemin dangereux en misant tout sur les énergies renouvelables, au détriment des réalités économiques, géopolitiques et industrielles. Les chiffres montrent que cette transition, loin d’être une solution, aggrave les problèmes qu’elle prétend résoudre. Pour sauver l’Europe de la catastrophe énergétique et économique à venir, il est impératif de réhabiliter le nucléaire, de diversifier les sources d’énergie, d’investir dans la recherche technologique et de réformer le marché de l’électricité. Sans ces mesures, la transition verte sera un échec monumental, aux conséquences dévastatrices pour les citoyens européens.

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