2025 : Chronique d’une ruine annoncée

La rédaction

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Publié le 21 janvier 20254 min de lecture
2025 : Chronique d’une ruine annoncée

L’année 2025 commence sous les meilleurs auspices, ou plutôt, sous les pires. La situation économique de la France ressemble à une longue chute libre, une démonstration éclatante de ce qui se produit lorsqu’un pays combine dette excessive, politique monétaire bricolée et aveuglement volontaire. Pour comprendre, plongeons dans les chiffres.


Les obligations françaises : un Titanic financier


Entre 2004 et 2021, le ratio entre la rentabilité des obligations françaises et chinoises, en base 100, oscillait autour de 100. Rien d’alarmant, mais rien de glorieux non plus. Tout change à partir de 2021. En août de cette année-là, le ratio plonge sous 85, conséquence de la montée rapide de l’inflation en France. Les choses s’aggravent avec la guerre en Ukraine en février 2022, et le ratio atteint 53. Après une période de stagnation de deux ans, une nouvelle dégringolade se produit, cette fois provoquée par un chaos politique persistant. En ce début d’année 2025, ce ratio s’établit à 47.


En d’autres termes, un investisseur ayant choisi des obligations chinoises a doublé sa mise en quatre ans par rapport à un investisseur français qui, lui, contemple des pertes abyssales. Et pourtant, certains continuent d’acheter de la dette française, comme si le naufrage n’était qu’une petite fuite.


Bienvenue dans la trappe à dettes


La situation actuelle est typique d’une trappe à dettes, période où les taux d’intérêt dépassent la croissance économique. En 2024, la croissance française n’a été que de 0,8 %, tandis que les taux à 10 ans sont désormais à 3,4 %. Ce différentiel est une bombe à retardement. Chaque hausse de taux alourdit encore plus le poids de la dette, qui, rappelons-le, dépasse désormais 112 % du PIB. La charge annuelle de la dette pour l’État français atteint près de 80 milliards d’euros, l’équivalent du budget de l’éducation nationale.


Les banques centrales tentent désespérément de camoufler l’ampleur du problème. Le spread entre les taux français et allemands est manipulé pour rester présentable, mais en examinant un écart moins trafiqué, comme celui entre la France et le Danemark, on observe une tendance alarmante. Cet écart est revenu à des niveaux similaires à ceux de 2012, en pleine crise de l’euro, et continue de grimper. Les marchés ne sont pas dupes.


Un euro en sursis


Sur le plan monétaire, la zone euro est un château de cartes. L’éventualité d’un score historique de l’AfD en Allemagne, avec leur programme de sortie de l’Union européenne, pourrait être l’étincelle de la prochaine crise. Aux États-Unis, la nouvelle administration, prête à relancer des politiques monétaires agressives, pourrait enfoncer davantage l’euro, déjà affaibli par des années d’improvisation économique.


L’euro, autrefois symbole d’unité et de prospérité, pourrait bien ne pas survivre à ces turbulences. Une dévaluation rapide est de plus en plus probable, et avec elle, la ruine des épargnants européens. À ce stade, détenir des obligations françaises ou tout autre actif en euros revient à posséder des tickets de loterie dont la seule certitude est qu’ils ne seront pas gagnants.


Conclusion : fuir ou sombrer


Aucune raison rationnelle ne justifie de conserver des actifs à revenu fixe dans la zone euro. Les obligations françaises sont un piège, et le système tout entier est en train de s’effondrer sous le poids de sa propre dette. Pendant que les dirigeants s’accrochent à leurs illusions, les marchés s’apprêtent à rappeler, une fois encore, que les lois économiques ne se négocient pas.


2025 sera une année passionnante… pour les amateurs de catastrophes financières. Pour les autres, une seule stratégie : diversifier hors de la zone euro et protéger son patrimoine avant que la prochaine phase de cette débâcle ne commence. Après tout, il vaut mieux regarder la tempête de loin que d’y être pris.

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