Comment Michel Barnier aurait pu sauver la France

La rédaction

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Publié le 9 décembre 20244 min de lecture
Comment Michel Barnier aurait pu sauver la France

Monsieur Barnier avait l’opportunité de marquer l’histoire en inversant les trajectoires économiques et fiscales de la France. Au lieu de cela, il a choisi de suivre les recommandations d’un système technocratique figé, ignorant les signaux économiques évidents et les leçons de la théorie fiscale moderne. Une analyse chiffrée et technique des erreurs commises et des solutions qui auraient pu être envisagées s’impose.


Conjoncture économique : Les erreurs fatales en période de récession


La France entre en récession. Les indicateurs avancés de l’OCDE, passés à 98,5, confirment une contraction imminente de l’économie. Historiquement, chaque passage sous la barre des 100 a été suivi d’une augmentation du déficit budgétaire et d’une envolée de la dette publique. À ce contexte s’ajoute un déficit prévisionnel de 4,9 % du PIB pour 2024, soit environ 140 milliards d’euros, et une dette déjà supérieure à 114 % du PIB.


Décision prise : une augmentation des impôts de 40 milliards d’euros.


Conséquences attendues :

• Une réduction du revenu disponible des ménages, aggravant la contraction de la consommation.

• Une diminution des marges des entreprises, freinant les investissements et la compétitivité.

• Une amplification de la récession par des effets multiplicateurs négatifs.


Historiquement, aucune hausse d’impôts en période de récession n’a permis de combler un déficit budgétaire. L’effet mécanique de ces mesures a toujours été une diminution des recettes fiscales à moyen terme, alimentant une spirale descendante.


Structure fiscale : Le dépassement flagrant du seuil de Laffer


La France se situe bien au-delà du point d’inflexion de la courbe de Laffer. Cette courbe, qui illustre le lien entre le taux d’imposition et les recettes fiscales, indique qu’un excès de fiscalité finit par réduire les recettes totales en décourageant la création de richesse et en alimentant l’évasion fiscale.


Données économiques clés :

• Le taux global d’imposition effectif en France dépasse 50 %, loin au-dessus du taux optimal estimé entre 25 % et 35 %.

• Les pertes liées à l’évasion fiscale sont estimées à près de 100 milliards d’euros par an, largement alimentées par une fiscalité excessive.


Exemples internationaux :

• La réforme fiscale américaine sous Reagan, avec une réduction des taux marginaux de 70 % à 28 %, a conduit à une augmentation des recettes fiscales de 50 % en huit ans.

• La Suède, en baissant ses impôts dans les années 90, a également réussi à relancer sa croissance et à réduire sa dette publique.


Approche choisie : augmenter encore les prélèvements, ignorant les effets destructeurs sur l’assiette fiscale.


Dépenses publiques : Une gestion inefficace et coûteuse


La France consacre environ 60 % de son PIB aux dépenses publiques, un niveau parmi les plus élevés des pays de l’OCDE. Pourtant, une analyse rigoureuse révèle des gaspillages massifs et des doublons administratifs.


Points saillants :

• Les audits de la Cour des comptes identifient régulièrement des dépenses inutiles ou obsolètes, reconduites sans justification.

• La fraude sociale, estimée à 50 milliards d’euros par an, reste un problème largement sous-estimé.


Solutions applicables :

• Un audit exhaustif des dépenses publiques, ciblant les reconductions automatiques non justifiées.

• Une réduction immédiate de 5 % des dépenses inutiles, soit une économie de 50 milliards d’euros, sans impacter les services essentiels.


Un tel effort aurait permis de réduire significativement le déficit sans recourir à des hausses fiscales destructrices.


La création de valeur : Une incompréhension fondamentale


Le problème structurel réside dans la méconnaissance, au sein des élites décisionnelles, des mécanismes de création de valeur. La richesse ne se décrète pas : elle résulte de l’innovation, de l’investissement et du travail. Une fiscalité punitive et une bureaucratie inefficace ne peuvent qu’étouffer ces moteurs économiques.


Mesures possibles :

1. Simplification et réduction des impôts :

• Réduction du taux d’impôt sur les sociétés de 25 % à 20 %, pour accroître l’attractivité et l’investissement.

• Suppression de la CSG sur les revenus inférieurs à trois SMIC, pour relancer la consommation.

2. Réduction des coûts administratifs :

• Rationalisation des strates administratives, notamment au niveau local, pour diminuer les coûts sans affecter les services.

3. Reprise en main budgétaire :

• Suspension temporaire de la contribution française au budget européen, soit environ 25 milliards d’euros par an, pour créer un levier financier stratégique.


Conclusion : Une opportunité gâchée par l’immobilisme technocratique


La France aurait pu se redresser économiquement grâce à une politique audacieuse : réduction des impôts, rationalisation des dépenses, et confrontation des dogmes européens. Au lieu de cela, les décisions prises ont perpétué un modèle inefficace, aggravant la récession et minant encore davantage la compétitivité du pays.


Ce résultat n’est pas une fatalité, mais le produit d’un choix : celui de préserver un système obsolète au détriment du bon sens économique. Une autre voie était possible. Elle n’a pas été empruntée.

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