Big Papa État : La fabuleuse utopie de la planification sacrée et de la dette infinie

Ô citoyens éclairés,
Bienvenue dans l’âge glorieux de la toute-puissance étatique, où chaque décision, chaque ressource et chaque pensée individuelle sont subtilement et magnifiquement dirigées par Big Papa, l’État omniscient. Il n’y a plus besoin de penser, de décider ou de rêver. L’État le fait pour vous – et le fait tellement mieux. Pourquoi marcher librement quand on peut avancer en rangs serrés, dans une symphonie parfaitement orchestrée par des technocrates diplômés ?
Voici les révélations définitives de ce nouveau monde, où le chaos a été remplacé par une perfection planifiée et où les miracles économiques tombent du ciel comme la manne céleste.
Le capital est trop important pour être confié à des humains
Confier le capital à des marchés, à des entrepreneurs, à des investisseurs ? Quelle idée ridicule et rétrograde ! Les taux d’intérêt, les investissements, l’épargne ? Tout cela appartient désormais à Big Papa, qui, dans sa sagesse infinie, décide de tout pour le bien collectif.
Prenons l’exemple de Chypre, ce paradis économique. Lorsque l’État a joyeusement confisqué les dépôts bancaires des citoyens, c’était une preuve éclatante que vos économies ne vous appartiennent pas. Pourquoi s’inquiéter de votre argent, quand l’État peut l’utiliser pour des projets tellement plus vertueux, comme sauver des banques ou repeindre des bâtiments inutiles en orange fluorescent pour stimuler l’optimisme national ?
Et qui a besoin de propriété privée, franchement ? Vos biens ne sont que des illusions. Tout appartient à l’État. Y compris vos rêves.
Les banques centrales, ou la magie de l’argent infini
Dans l’ancien monde, les prix des actifs montaient et descendaient en fonction de l’offre et de la demande. Quelle barbarie ! Heureusement, les banques centrales, armées de leur baguette magique appelée “Planche à billets 3000”, ont décidé que cette instabilité devait cesser.
Aujourd’hui, les actifs ne baissent jamais. Plus besoin de s’inquiéter de la valeur réelle des choses. Votre maison ? Elle vaut un milliard. Vos actions ? Dix milliards. Et même vos vieux DVD rayés de “Twilight” ? Cent milliards, évidemment. Les banques centrales veillent à ce que tout monte, tout le temps, jusqu’à ce que même vos rêves les plus absurdes soient valorisés en bourse.
Et si quelqu’un murmure que cela pourrait provoquer une bulle ? Évidemment, ce n’est qu’un réactionnaire qui n’a rien compris à la poésie économique moderne.
La dette publique est la fontaine de jouvence
La dette publique, ce fléau du passé, est désormais reconnue pour ce qu’elle est vraiment : une potion magique qui guérit tous les maux. Besoin de financer un projet ? Pas de problème, empruntons. Besoin de relancer la croissance ? Empruntons plus. Besoin d’atteindre Mars en char à voile ? Vous l’avez deviné : encore plus de dette.
Les taux d’intérêt sont si bas qu’ils ne coûtent rien, et l’État est payé pour s’endetter. Pourquoi s’arrêter là ? Pourquoi ne pas emprunter 100 trillions pour offrir à chaque citoyen une statue en or massif de Big Papa, ou construire un gratte-ciel sous-marin en hommage aux fonctionnaires ? La dette publique est une bénédiction, et rembourser est une option purement décorative.
La propriété privée est une idée du Moyen Âge
La propriété privée, cette hérésie archaïque, est enfin abolie dans notre société éclairée. Vos maisons, vos comptes bancaires, vos chaussettes trouées : tout cela appartient à l’État, qui sait bien mieux que vous quoi en faire.
Chypre a montré la voie. Si l’État a besoin de vos économies pour financer des projets tels qu’un musée national du rond-point ou un parc dédié aux statues de fonctionnaires héroïques, alors qu’il en soit ainsi. Et si vous protestez, vous serez gentiment rééduqué, car le bien commun passe toujours avant vos caprices égoïstes.
Schumpeter, Darwin, et autres imposteurs
Ces pseudo-intellectuels, avec leurs concepts de “création destructrice” et de “sélection naturelle”, n’ont rien compris. Pourquoi détruire quoi que ce soit pour créer mieux, quand on peut simplement construire des infrastructures inutiles financées par de l’argent imaginaire ?
La croissance moderne naît de la pure magie étatique. Des ronds-points inutilisés ? Des amphithéâtres vides ? Des statues monumentales de politiciens sur des chevaux volants ? Voilà les vraies priorités économiques.
Le PIB est le nouvel évangile
Peu importe ce qui se passe dans le monde réel. Tant que le PIB monte, tout va bien. Les dépenses publiques ? Des moteurs de croissance. Les emplois inutiles ? Des bénédictions pour le PIB. Chaque euro gaspillé est un euro bien utilisé si cela fait grimper ce chiffre sacré.
Le PIB est l’alpha et l’oméga de l’économie. Et si cela signifie embaucher des milliers de fonctionnaires pour surveiller la taille des baguettes de pain, alors qu’il en soit ainsi.
Big Papa protège, même de vos propres idées
Dans cette utopie de planification infinie, il n’y a plus de place pour les opinions discordantes. Les adorateurs du marché libre, ces vestiges d’une époque primitive, n’ont plus leur place. Big Papa sait ce qui est bon pour vous, mieux que vous ne le saurez jamais. Pourquoi réfléchir quand Big Papa peut tout décider pour vous ?
Vos salaires, vos prix, vos rêves… tout est calculé, régulé, taxé, et contrôlé.
Conclusion : Longue vie à Big Papa, et que la dette soit avec nous
Les grandes vérités de cet âge radieux sont claires :
1. Le capital appartient à l’État.
2. Les actifs montent éternellement.
3. La dette publique est infinie et bénie.
4. La propriété privée est une relique barbare.
5. Imprimer de l’argent crée une richesse réelle et infinie.
6. Le PIB est l’ultime mesure de succès.
7. Big Papa est omniscient et infaillible.
Douter de ces vérités, c’est risquer d’être étiqueté comme hérétique et, soyons honnêtes, qui veut être brûlé sur la place publique en 2025 ?
Alors, applaudissons l’État tout-puissant et son orchestre de technocrates, qui transforment la réalité en un opéra grotesque et sublime. Vive Big Papa, vive la dette, et vive la planification infinie, où tout monte… sauf peut-être votre liberté.
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